Aujourd'hui, le nombre total d'écluses est de 64.
Une écluse est un ouvrage d'art hydraulique implanté dans un canal
et permettre aux bateaux de franchir des dénivellations. Certains barrages à pertuis ou écluses visaient aussi à protéger un cours d'eau ou une ville des effets de la marée (qui sur l'Escaut par exemple se faisaient autrefois sentir jusqu'à Gand 
. L'écluse comprend un sas dans lequel on peut faire varier le niveau de l'eau. Il est isolé des biefs amont et aval par des portes (autrefois portes de bois de chêne munies de vannes dites « ventelles ») .
Une première écluse à sas est citée en Chine, en 984,
où Ch'iao Wei Yo avait créé sur le Grand Canal, à la place d'un plan incliné de 75 m de long, un sas fermé de deux portes mobiles2.
Certains auteurs donnent la première application en Europe d'une écluse à sas, avec doubles portes en bois non busquées, à Spaarndam, aux Pays-Bas, en 1285, construite à l'initiative de Florent V de Hollande3.
n'est pas l'inventeur de l'écluse à sas même s'il a beaucoup travaillé sur la question
et a même conçu des canaux.
Le principe du sas à niveau variable existait avant lui,
de même que vraisemblablement celui des portes dites «
busquées »

qui forment un angle pointé
vers l'amont de manière à résister à la pression de l'eau
selon un principe proche de celui de la voûte, mais appliqué à l'horizontale.
On est passé graduellement du
pertuis 
archaïque, dangereux et très consommateur d'eau,

qui consiste en un vaste bassin servant de sas,
encadré en amont et en aval par des pertuis.
Léonard de Vinci a vraisemblablement mis la touche finale à cet ouvrage
en préconisant la forme rectangulaire
que nous lui connaissons généralement.
Les noms de nombreux ingénieurs de la
Renaissance, surtout italiens,
sont associés à cette invention progressive de l'écluse à sas
: Bertolo da Silva, Fiorivantiti da Bolognese, et bien sûr
lui a mis sa touche finale en y apportant les derniers perfectionnements,
comme un petit volet placé au bas de la porte qui permet un flux d'eau
suffisant pour équilibrer la pression sur les deux
vantaux et en faciliter l'ouverture, préfigurant les futures « vannes papillon »
Les ingénieurs hollandais ne sont pas en reste non plus, mais leurs noms ne nous sont pas parvenus.
Par la suite, on ne cessera de perfectionner le système,
mais le principe reste le même.
On emploiera parfois, au lieu des portes busquées traditionnelles, des portes à guillotines ou des portes dites « secteur », ou encore des clapets plongeants.
Jusqu'à la fin du
xixe siècle, la chute maximale des écluses ne dépasse guère
4 m, car le système de vannes plates ne fonctionne plus sous une pression trop forte. C'est l'invention de la vanne cylindrique par l'ingénieur
Moraillon à la fin de ce
xixe siècle
qui va permettre la construction d'écluses de haute chute dépassant 5 m : sur un cylindre vertical, les pressions s'annulent, et l'on n'a aucun mal à lever une telle vanne.

permet le franchissement d'un dénivelé de 21,50 mètres sur 300 mètres de long, mais son sas inférieur est hors-service, et on entre directement dans son 2e sas qui est en niveau haut constant (il n'est que le prolongement du bief du pont-canal de Béziers). C'est-à-dire qu'aujourd'hui cet ouvrage ne rattrape plus qu'une chute de l'ordre de 16 m. 
l'écluse septuple de Rogny, rattrapait une chute de 24 mètres sur un peu plus de 220 mètres de longueur.

En grand gabarit, les plus hautes écluses de France se trouvent sur le
Rhône, la plus haute étant Saint-Pierre (
Bollène) avec
23 m.
Dans le monde, les plus hautes écluses sont celle d'Oskemen au Kazakhstan, avec
42 mètres de hauteur et l'écluse amont de l'échelle d'écluses du
barrage des Trois-Gorges,

avec une hauteur similaire. On notera également l'écluse de
Zaporoje, sur le
Dniepr, qui atteint
37 mètres, et celle de
Carapatello, sur le
Douro, qui atteint
34 mètres.
En revanche, en France, les écluses de plus faible chute se trouvent dans le
Marais Poitevin où certaines ne dépassent guère
20 cm., et sur le
canal de l'Ourcq, où elle tournent autour de
50 cm.